Rapport ACADEMIE DE MEDECINE 5 mars 2013

Voici un extrait du

Rapport / 5 mars 2013 de l’ACADEMIE NATIONALE DE MEDECINE


«  Thérapies complémentaires - acupuncture, hypnose, ostéopathie, tai-chi -leur place parmi les ressources de soins »,
Daniel BONTOUX, Daniel COUTURIER, Charles-Joël MENKÈS 
 
 

"L’hypnose
 et la relaxation sont aujourd’hui des outils couramment utilisés par le psychothérapeute et par certains médecins et soignants. Leurs multiples indications en médecine en font de plus en plus un élément précieux de ce qu’on est convenu d’appeler les ThC, sachant qu’il s’agit avant tout de techniques psychothérapiques et psychocorporelles. Introduite en médecine par Charcot pour étudier l’hystérie, développée par Bernheim, c’est avant tout une technique de psychothérapie qui a montré son efficacité dans certaines pathologies, notamment l'état de stress post-traumatique. Elle est de plus en plus largement utilisée comme thérapie complémentaire."
 

3. Hypnose Description L’hypnose est un état d’attention focalisée et "d’absorption interne" avec suspension partielle de l’éveil, assez comparable à l’absorption dans certaines pensées lors d’actions de type automatique comme la conduite automobile.
Cet état est considéré comme doté de vertus réparatrices et susceptible de faciliter secondairement, spontanément ou par suggestion, une meilleure homéostasie et un meilleur aménagement des relations de l’organisme avec son milieu. Le point d’appui de l’hypnose, comme de la relaxation, est la suggestion qui permet d’induire grâce à des exercices à la fois corporels et psychiques une sorte de déconnexion mentale et physique, aboutissant à un isolement relatif de l’organisme par rapport à son milieu. Cette clôture partielle des interactions, alors réduites à celles qui unissent le thérapeute et le patient, est censée établir une sorte d’état physiologique cohérent, qu’on a pu comparer au sommeil (le sommeil lucide) mais qui en diffère, contrairement à une croyance répandue. En pratique, l’état hypnotique est induit par fixation du regard sur un point lumineux ou fixation auditive par écoute d’un son continu, en même temps qu’est remémoré un souvenir agréable. L’entrée dans l’expérience hypnotique, perçue par le malade conscient, peut être signalée par un signal convenu ; les suggestions deviennent alors possibles. L’hypnose s’accompagne de manifestations cliniques et neurophysiologiques qui en garantissent l’authenticité et légitiment d’une certaine façon son utilisation thérapeutique ou les tentatives qui en sont faites. La profondeur de l’hypnose augmentant, des mouvements oculaires erratiques entrecoupés de saccades apparaissent, différents de ceux du sommeil paradoxal. Un monitoring électro-encéphalographique peut alors montrer l’apparition de rythme alpha plus net lorsque les yeux sont fermés par rapport au rythme Béta yeux ouverts. Les recherches en imagerie, par exemple en PETscan, montrent qu’en état d’hypnose le revécu d’une expérience autobiographique active des aires corticales sensorielles et motrices différentes de celles que produit l’évocation de la mémoire épisodique par un sujet non hypnotisé [51]...